QUITTER LES MASQUES, C’EST LA PLUS GRANDE DES FOLIES
A quoi ressemblerait ta vie sans tes masques?
Dit Khalil Gibran dans son livre Le Fou:
« Vous me demandez comment je devins un fou. Cela m’arriva ainsi: un jour je m’éveillai d’un profond sommeil et trouvais que tous mes masques étaient volés, ces masques que j’ai façonnés et portés dans d’autres vies.
Je courus alors sans masque à travers les rues grouillantes de la ville en criant: « Aux voleurs! Aux voleurs! Aux maudits voleurs! »
Hommes et femmes se moquèrent de moi; de crainte, certains coururent vers leur maison.
Et quand j’atteignis la place du marché, un jeune homme, debout sur le toit d’une maison, s’écria: « C’est un fou. »
Je levais la tête pour le regarder; le soleil embrassa mon propre visage nu pour la première fois. Pour la première fois le soleil embrassa mon propre visage nu et mon âme s’enflamma d’amour pour le soleil, et je ne voulus plus de mes masques.
Et, comme dans une extase, je criai: « Bénis, bénis soient les voleurs qui me dépouillèrent de mes masques! »
C’est ainsi que je devins un fou. »
J’ai lu ce poème dans l’année 2007-2008 au Restaurant d’Ecocentro, quand j’ai fait des séances publiques et gratuites de NO-THÉRAPIE où j’ai confronté le public en leur posant la question: qui es-tu? celui qui a été encouragé à se manifester et à répondre, a été exposé à une situation inconfortable devant tous les présents car l’essence de cette technique est de démontrer que nous nous présentons devant les autres avec une série de mensonges plus ou moins organisés, pour donner une apparence cohérente par rapport à la croyance que nous avons sur nous-mêmes.
Alberto José Varela